BRUIT
1- La luminosité, résultat de la combinaison ouverture/vitesse a longtemps été comparée à un seau à remplir : soit vite avec un gros débit, soit lentement sous un filet d'eau.
Or, dans un APN, il y a un seau par photosites et xxx photosites par capteur.
2- L'image numérique résulte de la mesure de la quantité de lumière (l'eau du seau) reçue par chaque photosite = la luminosité.
3- Quand on monte les ISO de l'APN (“ce qu'on appelait ASA au millénaire précédent“), le photosite ne reçoit pas, pour autant, plus de lumière mais l'APN multiplie la mesure réelle.(EX : une luminosité de 3 à 100 ISO = une luminosité de 12 à 400 ISO) ; l'opération s'effectuant APRES la prise de vue.
4- L'Opération peut donc s'effectuer, aussi, hors de l'APN sur un ordinateur.
5- Dans une photo couleur, l'opération se complique du fait que chaque photosite se voit aussi attribuer une couleur différente (répartie suivant un filtre interne, souvent, un filtre Bayer)
1ere Conclusion
Il existe déjà une énorme différence entre le capteur (et ses possibilités) qui est une donnée réelle physique et la valeur estimée du pixel sur l'image qui résulte d'un calcul.
6- De plus, dans la réalité, les mesures de luminosité des photosites ne sont pas si précises : la lumière qui “tombe“ sur un photosite éclabousse les autres, il y a des fuites, des contaminations (surtout à la chaleur).
Tout cela est négligeable à basse sensibilité en ISO, mais est amplifié par le calcul dès que l'on monte les ISO.
2eme Conclusion
Les imperfections deviennent alors visibles = le BRUIT
7- Le phénomène s'aggrave dans les zones sombres qui reçoivent peu de lumière (les erreurs rapportées à une luminosité basse deviennent proportionnellement plus importantes).
8- La taille des photosites par capteur est aussi, paradoxalement, source d'aggravation :
Avec de gros photosites, les erreurs de mesure sont proportionnellement moins importantes qu'avec les “minuscules“ photosites correspondant à “l'inflation“ à la mode de pixels des APN, pourtant censée donner des images plus fines.
3Eme Conclusion
Quand la taille du capteur ne change pas (et surtout si elle est petite comme dans les téléphones), mais que l'on “serre“ de plus en plus les photosites sur le capteur, on “DEGRADE“ la qualité des photos.
4Eme Conclusion
Suivant la taille (en général, inconnue) du capteur, un APN ne peut faire de bonnes photos que jusqu'à une sensibilité maxima qu'il convient de repérer. Quand on “force“ un APN, la dégradation des images (même en RAW) se fait vite sentir et le bruit devient... assourdissant (surtout si l'on agrandit le cliché).
9- Deux types de bruits se superposent :
- Celui lié à la variation de la luminosité ou bruit monochromatique qui donne du grain
- Celui lié à la décomposition colorimétrique de la lumière ou bruit chromatique qui donne des taches de couleur très désagréables (pixellisation).
10 - Les APN sont équipés d'un système de réduction du bruit. Mais cela crée souvent des aplats tout aussi inesthétiques que le bruit.
11- En outre, dans le cas de prises de vue en pause longue (de nuit), le capteur s'échauffe et s'ajoute à tout le reste un bruit thermique.
12- Pour limiter les dégâts, il faut alors :
- éviter de tenter des “performances“ qui forcent les possibilités de l'APN (mais souvent une photo “bruitée“ est préférable à pas de photo du tout)
- utiliser un pied pour pouvoir tirer à basse sensibilité
- utiliser un flash (peut être)
Et si, malgré tout, la photo est partiellement ratée, il faut essayer de la récupérer à l'ordinateur.